La Vérité sur l'affaire Harry Québert

Prix Goncourt des Lycéens, Grand Prix du roman de l’Académie française et prix de la vocation Bleustein-Blanchet, La Vérité sur l’affaire Harry Québert, paru en 2012 est le petit chef d’oeuvre de l’auteur suisse Joël Dicker, auteur également d’un premier roman paru aux même éditions: Les Derniers jours de nos pères. [No spoil inside]

Une plume magnifique, un texte bouleversant, une histoire pleine de surprises… Les qualificatifs positifs que j’ai envie d’émettre à l’égard de cet ouvrage pourraient faire, à eux seuls, des dizaines de pages. Ce roman est véritablement un petit bijou de littérature, un de ces livres qui, d’une manière ou d’une autre, vous happe, vous envoûte, vous émeut et vous marquera dans le temps. Je ne sais même pas par où commencer. Ce livre parle de tant de choses, et il le fait si bien, si justement. C’est d’abord un roman qui nous parle de l’écriture elle-même. A le lire, j’ai eu envie de me remettre à l’écriture, pour, comme le dis le personnage d’Harry Québert « donner du sens à la vie ». 

« […] vous m’avez demandé pourquoi j’étais écrivains. Je vous ai répondu que j’écrivais parce que j’aimais ça et vous m’avez répondu…

- Oui, que vous ai-je répondu?

- Que la vie n’avait que peu de sens. Et qu’écrire donnait du sens à la vie. »

Tant dans le propos, que dans le style, ce roman est un réel hommage à l’écrit, au métier d’écrivain. Et son auteur, Joël Dicker, a un talent fou. Ses mots sont choisis avec délicatesse, les tournures de phrases relèvent du sublime, tout vous embarque et vous transporte dans son univers. Ajoutez à cela des inter-chapitres d’une grande sagesse qui vous donnent des conseils sur l’écriture mais surtout sur la vie elle-même. Ce livre parle aussi de l’Amour, un amour pur, étonnant et complexe, un amour sincère et si intense qu’on admire et qu’on rêve. Je ne suis pas, en général, touchée si fortement par les récits d’amour. Et même si, au départ, certaines scènes me semblaient trop mielleuses, l’écriture relevait le tout et le récit m’a finalement conquise complètement en provoquant en moi de grandes émotions.

« Et j’ai réalisé à cet instant, à cause de cette fille de quinze ans, que je n’avais probablement jamais connu l’amour. Que beaucoup de gens n’avaient certainement jamais connu l’amour. Que beaucoup se contentaient au fond de bons sentiments, qu’ils se terraient dans le confort d’une vie minable et qu’ils passaient à côté de sensations merveilleuses, qui sont probablement les seules à justifier l’existence » 

Mais ce livre est surtout un roman d’enquête, un thriller haletant. Une enquête pleine de rebondissements plus qu’étonnants les uns que les autres. Habituée aux livres policiers, il y a des enchaînements que j’avais prévu, me disant alors que ces fichus personnages tardaient vraiment à trouver l’évidence. Et patatra, l’auteur m’a fichu une jolie claque en pleine figure, faisant trembler mes certitudes et m’enfermant dans l’addiction de la lecture. Contrairement aux apparences, ce roman est un polar palpitant! Joël Dicker manie le genre avec une habileté presque diabolique et vous bernera sans aucun doute.

« Lorsque vous arrivez en fin de livre, Marcus, offrez à votre lecteur un rebondissement de dernière minute. 

- Pourquoi?

- Pourquoi? Mais parce qu’il faut garder le lecteur en haleine jusqu’au bout. C’est comme quand vous jouez aux cartes: vous devez garder quelques atouts pour la fin. »

La Vérité sur l’affaire Harry Québert parle aussi de l’amitié, de la solitude, de la peine et de l’espoir. Il réveille en son lecteur des émotions que peu de lecture animent. C’est véritablement un très bon livre, un petit chef-d’oeuvre même. Comme Harry Québert et Marcus Goldman, Joël Dicker signe, pour son deuxième roman, une pépite de la littérature. 

En bref, ce roman est un thriller, un roman d’amour, un roman d’amitié, un roman sur les romans… Et j’ai adoré, j’ai été bouleversé, j’ai été surprise et je regrette que ma lecture soit achevée. Mais c’est certain, ce roman et moi nous nous retrouverons pour une nouvelle lecture d’ici quelques temps…

« À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias. »