Connexions

Paru en 2017 et lauréat du Prix Analog de la meilleure novella, Nexus est un texte de Michael F. Flynn traduit sous le titre Connexions par Jean-Daniel Brèque pour les éditions Le Bélial’. Cette novella a été publiée le 16 mars dans la collection Une Heure-Lumière. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Merci aux éditions Le Bélial’ pour cet envoi surprise.]

« Des gens qui n’ont jamais existé peuvent-ils mourir? »

Voyage temporel, menace extra-terrestre, pouvoirs surnaturels et androïdes

Difficile de résumer et même de chroniquer une novella aussi dense et, à priori, plutôt bordélique. Michael F. Flynn nous offre un large panel de personnages comme de tropes de la science-fiction dans un enchaînement dynamique qui ne nous laisse pas vraiment le temps de respirer. Chaque protagoniste bénéficie de son introduction, de sa mise en contexte et de son sujet de science-fiction. Du voyageur temporel à l’androïde qui fait illusion en passant par la créature extra-terrestre, Connexions ne lésine pas sur l’offre en matière d’imaginaire! Chaque pièce de ce tableau divers se croisent, se rapprochent et assemblent le puzzle d’une intrigue elle aussi multiple où toutes et tous essayent de sortir leur épingle du jeu en poursuivant des objectifs plus ou moins différents. On a affaire ici à une novella de divertissement, entre hommages aux tropes du genre et scénario vif au final surprenant. C’est assez efficace dans son style. Mais ça ne marche pas forcément pour tout le monde…

« Cet homme a été tué par un marteau, nom de Dieu! Ça signifie forcément quelque chose. Et c’est ainsi que ce pauvre Destin fait office de bouc émissaire. Quand on se retrouve empêtré dans les fils, on a tendance à blâmer le Tisserand.»

Un peu trop foutraque

J’avoue que je me suis un peu perdue dans cette novella. L’enchaînement des personnages et des tropes ne manque pas d’intérêt mais m’a tout de même donné le sentiment d’une densité un peu bordélique. Bien l’auteur semble savoir ce qu’il fait (et pour la plupart des gens qui ont lu le texte, le fait bien), j’ai parfois eu le sentiment à la lecture d’un amas inutile de sujets de SF pour faire du divertissement hommage qui le rend un peu trop dense et parfois même lassant. Ces enchaînements et l’intrigue parfois un peu trop rocambolesque m’ont laissé de côté en cours de lecture, alors même que je comprenais les clins d’œil et la volonté de ne pas offrir une novella ni sérieuse ni totalement logique. Le côté accumulatif de l’intrigue contribue aussi à une densité sans développement suffisant pour ma part du côté des protagonistes et de leurs intentions. J’ai apprécié la fin cependant mais je crains que cette novella ne soit oubliée rapidement. 

En bref, Connexions est une novella qui relève du divertissement sympathique mais pas inoubliable. L’auteur propose un large panel de protagonistes et tropes de la science-fiction qui raviront certainement de nombreux fans du genre dans une intrigue d’apparence un peu bordélique mais néanmoins trépidante et efficace. Je me suis cependant lassée de cette accumulation narrative et n’en garderait pas un grand souvenir.

« Sur Terre, aujourd’hui, ici et là.
Il y a ce truc sphéroïde reposant sur cinq… jambes ? Un monstre, quoi d’autre ? Quelque chose errant loin de son Nid. Et dont dépend la survie de ses pairs. Il y a cette femme aux cheveux blancs coupés très courts dans sa robe noire moulante qui vous regarde bizarrement, comme si elle en savait trop sur vous. Il y a celui-là, aussi, ce type à la mine morose. On le serait à moins : il se croit le génocidaire de sa propre civilisation. Et puis Stacey Papandreou, qui semble avoir traversé l’Histoire, sans coup férir. Et le lieutenant-colonel Bruno Zendahl, membre de la très sérieuse, très secrète, très fermée Ligue apkallu. Il arrive à Annie Troy de travailler pour lui. Froide comme l’acier, calculatrice, d’une logique implacable, Troy ignore le doute aussi bien que l’échec… Si tous ne se connaissent pas, tous sont liés. Par un enjeu qui les dépasse de beaucoup : la vie, le temps, l’univers et ses possibles…»

(Illustration de couverture: © Aurélien Police)

[Diversité: pp asiatique - chinois.e]

> Content warning <

D’autres avis dans la blogosphère: L’épaule d’Orion, Le culte d’Apophis et Le Maki sont conquis, Syndrome Quickson et Marquise des Chroniques de l’imaginaire sont aussi mitigés/déçus que moi…

PS: Pour ceux qui se sentiront mal à l’aise avec cette critique loin d’être totalement positive, si ça vous arrange, dites que je n’ai rien compris. Bien que l’élitisme soit une réaction tout à fait stupide de manière générale. À bon entendeur.

[Lecture n°32 (34/84 points avec les bonus pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 11 de Ma lecturothèque]