Les corbeaux : les vestiges de l’arsenal

Publié le 1er mars de cette année, Les corbeaux: les vestiges des l’arsenal est un roman fantastique steampunk mêlant aventures et enquêtes écrit par Lydie Blaizot et publié aux éditions de L’alchimiste. Il avait retenu mon attention parmi les sorties du mois de mars pour son mélange intéressant des genres et c’est avec une grande joie que j’ai eu l’occasion de le découvrir. Voici donc ce que j’en ai pensé…

[NB: Un grand merci aux éditions de L’Alchimiste pour cet envoi!]

Un roman trépidant

Les corbeaux: les vestiges de l’arsenal démarre très vite en termes d’actions et nous propulse dans la vie de la jeune Nayeli dont le don de Corbeau, lui permettant de dialoguer avec les fantômes, est vite mis à contribution. Sa situation précaire va elle aussi être prétexte pour un enchaînement immédiat d’évènements sans oublier pour autant de nous présenter différents personnages et l’univers de cette côte française steampunk dévastée par la Tempête. Alors que je suis encore dans une énorme phase de panne de lecture, ce roman m’a emporté sans peine du début à la fin grâce à un rythme trépidant savamment dosé, alternant entre actions et révélations, tout en proposant différents points de vue qui font avancer l’intrigue constamment. L’histoire elle-même est assez accrocheuse, mixant une enquête aux enjeux forts avec l’initiation de Nayeli à l’utilisation pleine de son don tout en faisant évoluer différentes relations entre les protagonistes. Difficile de s’ennuyer un seul instant avec ce roman efficace et haletant! On s’accroche aussi assez vite aux différents personnages, même si la vitesse de l’intrigue ne nous laisse pas toujours le loisir de les découvrir suffisamment longtemps.

« - Je n’aime pas trop quand vous dites ça.

- Rassurez-vous, je n’ai pas l’intention de mourir dans cet horrible endroit. J’affectionne trop mon confort pour accepter pareil cercueil. 

La jeune fille sourit malgré elle.»

Un univers intéressant mais pas assez arpenté

Le roman, comme je le disais en intro, mélange plusieurs genres. Son univers uchronique steampunk s’associe à un élément fantastique à travers l’existence des Corbeaux et des fantômes avec qui ils communiquent. On trouve également quelques concoctions aux pouvoirs quasi-magiques qui se mêlent à cet univers de machines et d’inventions. Très intéressant, cet univers nous frustre pourtant parfois tant l’intrigue ne nous laisse que peu de temps pour l’arpenter et le développer. Je regrette notamment une absence d’explications sur cette fameuse Tempête qui est centrale dans la vie des personnages mais dont on constate surtout les conséquences. Avec ces petits manques de développement, certains éléments m’ont parfois paru un peu étranges. J’ai notamment eu du mal à appréhender la « vie » des machines et la peur qu’elles suscitent. Je tiens par contre à souligner la finesse de l’autrice concernant l’appréhension des capacités des Corbeaux qui sont expliquées progressivement via l’apprentissage de Nayeli sans jamais alourdir le rythme de l’intrigue. Bien que ce ne soit pas annoncé ainsi, on sent cependant que c’est un roman qui appellerait aisément à une suite, notamment concernant l’évolution des personnages et de leurs liens. Si c’est le cas, cela permettra peut-être de mieux développer ce monde, son histoire et son fonctionnement… Cela dit, le roman se suffit aussi pleinement à lui-même et nous offre une enquête réussie et complète qu’on prend plaisir à lire!

En bref, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a offert une belle enquête trépidante et accrocheuse portée par des personnages intéressants et un univers steampunk et fantastique assez fascinant. Je ne regrette qu’un léger manque de temps pour profiter pleinement de l’univers imaginé par l’autrice, l’intrigue nous embarquant du début à la fin dans un enchaînement d’évènements et de révélations. Une belle découverte!

« Depuis la Tempête, des villes côtières du Nord de la France, en partie dévastées, sont devenues le théâtre de phénomènes étranges. Des créatures monstrueuses peuplent désormais les zones ravagées par l’océan et certaines machines paraissent désormais douées de vie… Les habitants se sont adaptés et la vie s’est organisée, sans abandonner les machineries à vapeur qui peuplent leur quotidien.

Nayeli Morin, jeune fille sans famille ni travail, survit de rapines au Havre. Son atout : elle peut communiquer avec les morts… et les forcer à lui révéler la cachette de leurs maigres possessions. Elle est un Corbeau, à la recherche d’un maître capable de la former. Ainsi, elle finit par rencontrer Reynard Bonniface, habitant à Cherbourg, où il officie comme enquêteur « spécialisé » auprès des autorités. À peine a-t-elle posé le pied dans la boutique de ce personnage hors normes qu’une affaire leur est confiée. Un cadavre a été découvert près de l’Arsenal, un lieu où la perversion des machines atteint un niveau jamais observé par ailleurs. Très vite, les événements s’enchaînent et les deux Corbeaux comprennent qu’un grand danger menace la ville. Mais n’est-il pas déjà trop tard ? »

(Couverture : photo Adobe stock - design vecteur créé par macrovector / © Steve Knerem)

Agression, Classisme, Deuil, Mort, Terrorisme

[Lecture n°30/108 (pour l'échelon 5 Synchronisation avec la page) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 10 de Ma lecturothèque]