Hortense

Dernier roman de l’auteur de thriller/polar Jacques Expert, Hortense connaît depuis sa sortie un franc succès niveau critique. L’éditeur Sonatine promet une pluie de rebondissements et un « dénouement complètement imprévisible ». Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité, notamment après l’enthousiasme de « Promenons-nous dans les livres » sur son blog.

Pas si surprenant, pas si génial, un thriller comme tant d’autres finalement. Je risque d’être un peu dur avec Hortense, en grande partie parce qu’il est très encensé par la critique et que j’en attendais beaucoup (trop?). Malheureusement, le dénouement ne m’a pas surprise le moins du monde, je n’ai pas été balladée par l’auteur, j’avais une idée en tête sur la fin dès les 50 premières pages, et j’espérais, en vain, que cette idée était erronée pour pouvoir être bluffée. J’ai sans doute trop lu de thriller et j’ai malheureusement déjà vu des dénouements comme celui-ci. Du coup, j’en suis ressortie terriblement déçue. Mais pour ceux qui ne sont pas forcément aussi tordus que moi, je peux comprendre que la dénouement surprend et que les rebondissements et fausses pistes fonctionnent sans doute mieux. 

« Cette femme sans âge, c’est moi, transparente, anonyme. Voilà ce que je suis devenue. Rien. Même pas un fantôme. Un fantôme, on finit toujours par le voir. »

J’ai malgré tout apprécié ma lecture. Le style est limpide, les rebondissement nombreux (sauf si on a deviné la fin…) et la construction du texte assez sympathique avec un effet « teasing » entre certains chapitres par l’inclusion d’extraits de procès verbaux qui donnent envie de connaître l’issue « improbable » de cette histoire (mais ont aussi contribué à me révéler la fin trop tôt). C’est un thriller psychologique sympa, pas extraordinaire, mais qui fait passer un bon moment et qui plaira à ceux qui démarrent dans la lecture de ce genre.

« Mais, pour répondre à votre question, pour moi, c’était une femme en totale détresse et, c’est pour cela que j’admettais ses débordements et ses colères à mon égard. Je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir affaire à une folle. »

Malgré tout, hormis le manque de surprise qui est très personnel, il y a des points négatifs que je ne peux pas zapper. Premièrement, le rythme. Il est clairement inégal, répétant souvent les mêmes choses ou les mêmes idées créant une sorte de lassitude par instants, comme si l’auteur cherchait à allonger un peu le texte. On tourne vraiment en rond! Ensuite, il y a des erreurs dans le roman! Par exemple, le personnage de la jeune fille, dans ses chapitres, cite le nom de sa probable mère par « Nathalie » à la page 172 et par « Pauline » à la page 297?!!! Ce détail m’a vraiment gêné car il prouve un manque de maîtrise complète du texte. Enfin, même si la plume se lit aisément, ce n’est pas de la grande littérature et ça n’a rien de remarquable, là aussi, ce fut une déception…

En bref, Hortense a été une lecture sympathique mais sans plus. Je vous conseille quand même de le découvrir puisqu’il semble satisfaire le plus grand nombre et je vous invite à lire la critique enjouée de « Promenons-nous dans les livres » pour avoir un avis autre que le mien. 

(Photo de couverture: © Rémi Pépin)

« 1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, presque trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec le père de cette dernière, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. « Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. »

2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu'elle le paraît ?»