Mes 15 meilleures lectures 2020

Pour ceux qui ne me suivent ni sur Instagram, ni sur Twitter et ni sur Facebook  ou pour ceux qui voudraient retrouver toutes mes meilleurs lectures 2020, voici un petit récapitulatif de ces 15 lectures qui auront marqué un peu plus mon année. 

Le choix a encore une fois été très compliqué cette année ! Car parmi plus de 130 lectures, et beaucoup de coup de cœur, il a fallu parfois éliminer des chefs-d’œuvre de ce top 15, non sans honte… Mais comme chaque année, j'ai choisi en priorité les romans qui m'avaient particulièrement marqué à la lecture mais qui, quelques semaines/mois après sont encore très présents dans ma mémoire. Par choix, j'ai aussi retiré les albums jeunesse pour ce top 15 ainsi que d'excellentes lectures comme Vigilance de Robert Jackson Bennett chez Le Bélial' ou Au bal des absents de Catherine Dufour chez Seuil que j'ai lu très récemment et que je ne peux donc pas juger sur la durée. Enfin, sachez que ce top 15 n'a aucun classement, il m’est impossible de les départager !

Les voyageurs. Tome 1, L’espace d’un an de Becky Chambers (traduction de Marie Surgers), LGF, Le livre de poche imaginaire

Sans conteste une de mes 3 plus belles lectures de l’année. L’espace d’un an m’a transporté du début à la fin au cœur du Voyageur. Il m’a fait rencontrer des personnages tous profondément différents mais acceptés avec une bienveillance épatante qui m’a immédiatement permis de définir ce qu’était vraiment la science-fiction positive. C’est un coup de cœur intersidéral, pour la plume de l’autrice, pour sa diversité et pour son histoire passionnante et réconfortante. Un roman qui m’a redonné foi en l’humanité, au moment où je ne pensais plus cela possible.

« Être bizarre, ça ne veut pas dire qu’on mérite de se sentir seule.» 

Le sanctuaire de Laurine Roux, éditions du Sonneur

Laurine Roux s’installe de manière définitive dans mes tops de l’année et comme valeur sûre dans le rang des autrices de post-apo. Le sanctuaire est un chef-d’œuvre qui bouillonne d’émotions puissantes et contraires que la plume, divine, de l’autrice parvient à exacerber. Chaque mot, choisi avec soin, résonne longtemps dans le cœur à la lecture. C’est absolument somptueux, somptueux et immersif. Tout y est réalisé à la perfection, de l’ambiance si particulière de ce sanctuaire isolé du reste du monde à la psychologie complexe des personnages. Un bijou. Un coup de cœur. 

« Le caoutchouc dégage une odeur âcre. L’air siffle, l’oiseau plus. Il dégringole ; sac noir, informe, monceau de plumes, d’ailes, de bec, de queue. À peine un bruit quand il touche le sol. Dans mon cœur, une bombe.» 

Vita Nostra (Les métamorphoses, #1) de Marina & Sergueï Diatchenko (traduction de Denis E. Savine), L’Atalante, La dentelle du cygne

Difficile de vous parler de Vita Nostra, livre fantastique étonnant, si ce n’est en vous disant que c’est un chef-d’œuvre absolu. Une fois la lecture achevée en début d’année, j’avais déjà la certitude que ce titre me resterait en mémoire pendant très longtemps. Presque 1 an après, je me souviens de la puissance de cette narration qui nous interpelle, nous interroge et nous captive. Je me souviens de l’expérience de lecture qui m’a été donné de vivre et de l’obsession que ce livre avait fait naître en moi. Une formidable ode au pouvoir des mots, un roman sur l’adolescence d’une puissance folle, le tout bardé des références d’une richesse hallucinante. Je ne sais pas vous parler de ce livre absolument magistral, à part en vous disant de le lire. Et je sais aussi que j’ai très très très hâte de lire Brevis est, le prochain livre de ce duo génial qui sortira en mai 2021.

« A tous ceux qui s’investiront honnêtement dans l’étude, en y consacrant toutes leurs forces, je garantis ceci : à la fin du parcours, ils seront vivants et en bonne santé. Néanmoins, la négligence et l’indifférence conduisent nos étudiants vers des issues fâcheuses. Extrêmement fâcheuses.»

Peau d’homme d’Hubert & Zanzim, Glénat, 1000 feuilles

J’ai lu beaucoup de (très bonnes) bande-dessinées en 2020, mais si je ne devais en retenir qu’une ce serait Peau d’homme. C’est une BD d’une grande justesse qui est une ode exaltante à la libération des mœurs et à la différence. D’une diversité épatante, cette histoire fantastique au cœur de la Renaissance italienne est une œuvre pleine de sensualité qui dénonce l’obscurantisme religieux avec brio. Une œuvre féministe, humaniste, qui nous parle d’amour sous toutes ces formes : un grand coup de cœur.

« -Les bravades, c’est bien joli, mais parfois il faut savoir faire profil bas.
-Et laisser les hypocrites et les bigots gagner parce que tout le monde baisse la tête ?»

An unkindness of ghosts de Rivers Solomon, Akashic books (traduit sous le titre L’incivilité des fantômes paru chez Aux Forges de Vulcain)

Quand un premier roman me percute et me marque autant, c’est signe que l’auteurice est une valeur sûre. J’ai d’ailleurs aussi lu son second titre, Les abysses, en 2020 et il fait partie des écartés de ce top 15 à regret. L’incivilité des fantômes est un huis-clos percutant, un roman de science-fiction féroce qui dénonce, sous couvert d’anticipation, le racisme et la ségrégation. Puissant, ce roman m’a collé une jolie claque, c’est un cri de révolte et d’amour qui défie le silence de l’espace.

« The whole point of occupying a position of power was that you got to do what you wanted with impunity.»

Le livre de M de Peng Shepherd (traduction de Anne-Sylvie Homassel), Albin Michel Imaginaire

Une belle année pour les premiers romans décidément ! Le Livre de M est à mi-chemin entre du postapocalyptique et du fantastique, c’est une œuvre entre désolation et onirisme, une histoire d’amour magnifique au cœur d’un monde qui part en lambeau. C’est un roman qui nous parle de l’importance de la mémoire, des souvenirs, qui interroge notre humanité et s’inspire de légendes et mythologies du monde entier. C’est captivant et c’est brillant, et je reste subjugué par le final, des mois après. 

« J’espère, Ory, que tu seras la dernière chose que j’oublierai. J’espère que je t’oublierai après avoir oublié où nous allons.»

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins de Alejandro Palomas (traduction de Vanessa Capieu), Cherche-Midi

Profondément bienveillant et positif (je pense que c’est une sorte de constante dans ce top 15 !), ce roman a bouleversé mon début d’année et m’a fait un bien fou. Une lecture touchante qui donne le sourire, qui donne à réfléchir aussi et qui invite à la tolérance. Une histoire de deuil, de relation père-fils, de rêves et d’ouverture d’esprit. Je garde en souvenir les larmes sincères que j’ai versé à la lecture. Un livre qui devrait se prescrire comme un médicament tant il met du baume au cœur.

« Tout a commencé le jour où Mlle Sonia, la maîtresse, nous a posé une question. Derrière les fenêtres, il y avait un grand soleil jaune qui brillait et les feuilles des palmiers bougeaient comme quand papa a pu se réveiller et qu’il me fait revoir de la main à la porte de l’école et qu’il a ses gants verts parce qu’on est en hiver.»

Chevauche-brumes (& Flots Sombres) de Thibaud Latil-Nicolas, Mnémos

Si je ne dois retenir qu’un titre/qu’une série en fantasy cette année, c’est celle-ci. Chevauche-brumes et sa suite, Flots sombres, sont deux romans passionnants. L’univers imaginé par l’auteur est riche et original, les personnages sont tous plus inoubliables les uns que les autres et la plume, pleine de gouailles, marque durablement les esprits. Les scènes d’action son épiques à souhait, l’intrigue qui s’épaissit dans le tome 2 est pleine de rebondissements et le rythme, soutenu, nous embarque sans peine du début à la fin. Le seul souci c’est que ça donne sacrément envie de lire la suite, heureusement celle-ci est annoncée pour 2021.

« La lumière des flammes que nous portons à bout de bras se reflète parfois sur une paire d’yeux mauvais. Un cri d’alarme, un coup de feu, des cœurs qui battent la diane puis, de nouveau, le silence oppressant.»

Apprendre, si par bonheur de Becky Chambers (traduction de Marie Surgers), L’Atalante, La Dentelle du cygne

Oui… 2020 c’est mon année Becky Chambers. Cette novella est celle qui m’a permise de découvrir l’autrice et de plonger dans son univers plein de diversité et de bienveillance. Somptueuse, cette courte exploration spatiale est pleine de valeurs positives et présente la connaissance comme un étendard. Dense malgré son format, Apprendre, si par bonheur marque les esprits avec un final époustouflant de beauté et de justesse. Un petit bijou qui donne envie de lire toujours plus de titres de cette autrice.

« Je suis une observatrice, pas une conquérante. Je n’ai aucune envie de forcer une planète à s’adapter à moi. Je préfère marcher d’un pas léger: m’adapter à elle.»

Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino (traduction de Sophie Refle), Actes sud, Exofictions

Encore un titre bienveillant qui fait du bien ! Ce roman est une lecture tendre et humaniste qui, au travers des petits parties qui le composent, construit une histoire globale passionnante et touchante pleine de bons sentiments sans jamais tomber dans la mièvrerie. La philosophie du bazar Namiya est d’aider les autres, et c’est ce que ce livre véhicule comme message. L’histoire s’accompagne d’un petit twist de voyage temporel assez crédible qui n’effraiera pas les allergiques à la SFFF et plaira aux amateurs/amatrices du genre.  

« Moi, je crois que ce qui compte, c’est d’écrire quelque chose. Parce que ça arrive souvent que ça aide quand quelqu’un écoute ce qu’on a à dire. Cette fille, elle souffre parce qu’elle peut parler à personne de son problème. Et on n’a pas besoin de lui répondre grand-chose, juste qu’on comprend ce qui la tourmente, et qu’on lui souhaite bon courage. À mon avis, ça peut lui faire que du bien.»

Le convoyeur. Tome 1, Nymphe de Tristan Roulot et Dimitri Amand, Le Lombard

Seconde et dernière BD de ce top 15, le premier tome de la série post-apo Le convoyeur est un must read pour tous les amateurs du genre. L’intrigue dépote grave et nous embarque, dès le premier volume, sur un enchaînement d’évènements et d’action palpitants. Le final, absolument grandiose, nous rend définitivement accro à la série ! Quand au dessin de Dimitri Armand, c’est fouillé, organique, somptueux. Une BD qui assume sa violence et qui claque. Un coup de cœur.

« Le convoyeur accepte toujours toutes les missions. C’est sa loi.»

La dernière geste. Deuxième chant, L’héritage du rail de Morgan of Glencoe, ActuSF, Naos

J’avais adoré le premier tome, j’ai encore plus aimé le second. L’univers de La dernière geste, mêlant mythologie celtique, japonaise et musique est un véritable enchantement, mais le plus remarquable dans cette série ce sont les personnages. Nombreux, tou.te.s ont une épaisseur et provoquent un attachement féroce. La plume de Morgan of Glencoe a ici gagné en maturité pour nous offrir un tome 2 intense et plus juste en termes de rythme. Un vrai bonheur qui m’a fait verser encore de nombreuses larmes.

« Crois-tu que les étoiles savent qu’elles brillent ? »

Quitter les monts d’automne de Émilie Querbalec, Albin Michel Imaginaire

Il faut croire que les mélanges entre culture japonaise et SFFF fonctionnent bien avec moi car c’est exactement ce que nous propose Émilie Querbalec mais cette fois avec une œuvre de science-fiction surprenante. Ce qui m’a enchanté dans cette lecture, c’est la plume de l’autrice qui s’égrène comme un haïku et qui m’a envoûté dès les premières lignes. Kaori, l’héroïne, est souvent mal aimée des lecteurs de ce roman, mais elle a été pour moi une figure inoubliable. L’univers est en tout cas passionnant et l’intrigue dense et subtile m’aura captivé.

« Je voulais croire qu’elle m’avait guidée, attirée près du rocher, à la confluence de nos songes, là où les routes se joignent dans le temps immobile. Ensemble, nous avions brisé la carapace de l’oubli. Ensemble, nous avions vaincu le silence.»

La princesse au visage de nuit de David Bry, L’Homme Sans Nom

David Bry fait parti de mes valeurs sûres et il me prouve une fois encore son talent dans un nouveau registre : le polar fantastique. Entre l’ambiance mystérieuse et gothique autour de la légende de la princesse au visage de de nuit, l’intrigue policière qui s’y mêle et les personnages touchants, ce roman est un petit bijou. La plume de l’auteur, douce et mélancolique ne cesse de m’envoûter et nous offre un beau roman qui parle de l’enfance, entre nostalgie et blessures. Et c’est formidable.

« Dans les bois vit
La princesse au visage de nuit,
Ses yeux sont étoiles,
Ses cheveux l’obscur »

Trilogie d’une nuit d’hiver. Tome 3, L’hiver de la sorcière de Katherine Arden, Denoël, Lunes d’encre

Dernier tome de cette trilogie fantastique et féministe au cœur de la Russie médiévale, L’hiver de la sorcière est une conclusion magistrale d’une série magnifique. Katherine Arden est une conteuse hors-pair qui démontre à nouveau son immense talent dans ce final en apothéose. Vassia est une héroïne remarquable qui me restera longtemps en mémoire, tout comme l’ambiance si particulière de cette Russie médiévale, entre légendes, magie et dure réalité. 

« Vous n’auriez pas dû leur dire que j’étais une fille. Alors, ils auraient peut-être cru que je pouvais représenter un danger.»
 
 

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