Bilan du mois de Juin 2019

En ce 1er juillet, il est temps de dresser le bilan du mois précédent!

Juin a été un jolis mois plein de belles lectures, beaucoup de réceptions BD aussi (avec plus ou moins de réussite mais deux beaux coups de coeur tout de même) et surtout beaucoup de belles lectures dans des genres diversifiés. Je n'ai pas écrit d'articles sur les sorties de juillet cette fois-ci, trouvant les annonces assez maigres et, dans l'ensemble, pas assez convaincantes mais on se rattrapera en juillet pour les premières annonces de rentrée littéraire du mois d'aôut (et là, préparez-vous, car j'en ai déjà noté BEAUCOUP!). Juin fut enfin le lancement du challenge Hold my SFFF (#HMSFFF) dont le thème du mois était "Monstres et créatures".

Allez, c'est parti pour le bilan!

Le bilan en chiffres :

  • 6 romans + 1 novella + 1 nouvelle + 2 documentaires/essais + 4 BD/Art Book + 1 album jeunesse
  •  pages
  • 12 éditeurs différents / 15 titres
  • 4 emprunts en bibliothèque + 5 services presse + 1 Masse critique Babelio
  • Une majorité (mais moindre que d'habitude) de littérature de l'imaginaire (40%) 

Voici un résumé de mon avis sur chacune de ces lectures dont la chronique est disponible sur le blog:

Métro, boulot, dodo de Jessica Lefèvre, Acrodacrolivres, Livre²


Il s’agit d’une courte nouvelle de 21 pages qui est assez surprenante dans son dénouement et surtout très agréable à lire. Jessica Lefèvre a ce talent de nous emporter sans peine grâce à une écriture diablement efficace. Elle aborde aussi, dans ce très court format, beaucoup de thématiques et genres, renouvelant sans cesse notre intérêt. Son petit format vous permet de le glisser partout pour passer un instant de lecture suspendu  hors-du-temps dans les transports (c'est l'idéal vu le lieu de l'histoire) ou dès qu'un petit morceau de temps libre s'offre à vous.

De mémoire de Éric Corbeyran et Winoc, Bamboo éditions, Grand Angle


Thriller en un volume, cette BD est très réussie sur de nombreux aspects. L'histoire, d'une part, est captivante et parvient, en un seul et unique volume à avoir une belle densité. Le personnage principal, ensuite, est un être atypique et charismatique que l'on retient aisément et auquel on s'attache rapidement. Les dessins de Winoc, enfin, sont très travaillés, que ce soit au niveau des traits qu'au niveau de la colorisation qui donne l'ambiance nécessaire à la narration. Mon seul regret est d'avoir du mal à comprendre le dénouement final (et j'attends toujours un autre lecteur pour me l'expliquer d'ailleurs)... Du coup, je reste un peu frustrée alors que j'ai beaucoup aimé cette BD dans son ensemble.

Après l'enfer. Tome 1: Le jardin d'Alice de Damien Marie et Fabrice Meddour, Bamboo éditions, Grand Angle : coup de ♥


Ce premier tome du dyptique Après l'enfer a été un beau coup de coeur! Visuellement d'abord, c'est absolument somptueux. Fabrice Meddour nous offre de véritables oeuvres d'art avec ses aquarelles. On en prend plein les yeux. Et côté histoire, l'idée très "casse-gueule" de mêler la guerre de Sécession à Alice au Pays des Merveilles et Le Magicien d'Oz était finalement une idée géniale! La réalité atroce de cette époque prend alors des allures de fable noire plus que savoureuse. L'histoire est passionnante, émouvante, envoûtante et il me tarde déjà de lire la suite, très prometteuse vu le final de cet opus. 

La reine en jaune: et autres contes horrifiques de Anders Fager, Mirobole éditions, Horizons pourpres : lecture #HMSFFF


Recueil de nouvelles assez atypiques puisque formant une sorte de grand ensemble horrifique, La Reine en jaune m'a beaucoup plu pour ses multiples références (parfois pointues) aux grands titres classiques du genre, notamment à l'univers de Lovecraft. Parfois déroutant, un brin subversif, c'est un recueil qui ne conviendra sans doute pas à tous mais qui ravira les amateurs du genre. Il convient cependant de passer les premières nouvelles qui sont très étranges et qui ne trouvent leur explication qu'au travers des récits suivants.

Miss Harley. Tome 2 de Michaël Roux, Philippe Gürel, Arnaud Poitevin et Maëla Cosson, Bamboo éditions


Cette BD de type "une page/un gag" sur le monde de la moto est plutôt agréable visuellement, avec des personnages aux traits attendrissants et une colorisation qui donne du pep's à l'ensemble. Côté humour par contre, si certains gags restent sympas et m'ont fait sourire, d'autres sont un peu redondants et ont un côté sexiste qui me dérange personnellement. Je sais qu'il s'agit d'un style bon enfant à ne pas prendre au pied de la lettre, mais je regrette la répétition de la blague liée au sexe de la Miss Harley et surtout l'absence de contre-exemple... Dommage.

Pirates! de Caroline Fait et Djilian Deroche, éditions De la Martinière jeunesse: Masse critique Babelio


Il s'agit ici d'un documentaire jeunesse sur les pirates célèbres. Avec son très grand format et sa mise en page qui laisse la part belle aux illustrations, l'ouvrage est un très bel objet qui nous plonge avec délice dans les illustrations travaillées de Djilian Deroche. Abordant avec richesse (notamment au niveau du vocabulaire) la vie des pirates, c'est un documentaire précieux pour les jeunes amateurs du genre. Le petit aspect romancé d'un passage de la vie de ces pirates est un plus indéniable tant leurs histoires sont dignes des grands récits d'aventures. J'ai cependant regretté un petit manque d'informations factuelles sur leurs existences qui, même si elles sont bien présentes, sont très limitées par rapport au côté romancé.

Un éclat de givre de Estelle Faye, Les Moutons électriques, La bibliothèque voltaïque


Roman pluriel et envoûtant, Un éclat de givre m'a énormément plu pour la poésie qui s'en dégage. La plume d'Estelle Faye est savoureuse et l'ambiance de ce récit sous un Paris-jungle caniculaire à ce côté langoureux des beaux morceaux de jazz. Tout est juste et tout est beau. L'histoire est assez palpitante et son personnage principal, Chet, plutôt atypique dans le rôle de héros, est très attachant. Plein d'originalité, ce roman mêle une grande quantité de genres littéraires sans que cela ne détonne. Un léger regret cependant: les personnages secondaires ne sont pas assez développés à mon goût.

American elsewhere de Robert Jackson Bennet, Albin Michel imaginaire


Cette belle brique de presque 800 pages me faisait peur... et pourtant j'ai adoré cette lecture qui s'est faîte, finalement, sans grande peine. L'histoire, après un petit temps d'installation nécessaire, est passionnante et ne présente aucun temps mort ni aucune difficulté infranchissable de compréhension. L'ambiance du récit est particulièrement travaillée. On est complètement plongé dans la ville si étrange de Wink et on est de suite intrigué par toutes les histoires qui y naissent. Si j'ai regretté que certains points de la narration ne soit pas plus approfondis, tout comme la psychologie de Mona qui m'a parfois désarçonnée par ses réations, j'ai tellement aimé l'ensemble que j'excuse l'auteur pour ces petits défauts. 

Haïku (Les Cahiers Aire Libre #3) de Olivier Cinna et Thilde Barboni, Dupuis, Aire Libre: coup de ♥


Cahier d'illustrations du talentueux et regretté Olivier Cinna, Haïku constitue son dernier ouvrage et nous prouve, une fois de plus, son immense talent et l'élégance de sa technique. Portraits de femmes, tantôt épurés sur 3 couleurs tels des haïkus visuels, tantôt plus travaillés, chaque peinture est chargée d'une émotion forte et d'une histoire que les postures et attitudes nous retranscrivent sans peine. C'est tout l'univers poétique d'Olivier Cinna que ses quelques traits évocateurs nous transmettent dans un ouvrage digne d'être qualifié de chef d'oeuvre. 

Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson, Le Bélial', Une Heure-Lumière


Novella horrifique un peu dérangeante et oppressante, Les meurtres de Molly Southbourne revisite le mythe du double maléfique avec une originalité un brin sanguinolente. La tension y est maîtrisée de bout en bout et la richesse de l'intrigue sur si peu de pages est épatante. Il convient cependant de bien saisir les non-dits qui en révèlent beaucoup pour ne pas se perdre dans cette narration qui use de l'ellipse sans nous prévenir. L'écriture quasi-clinique m'a personnellement dérangée, bien que je la comprenne, et l'absence d'explications en suffisance m'a un peu laissée sur ma faim. Mais dans l'ensemble, c'est une très bonne novella, comme toujours chez Le Bélial'.

Né d'aucune femme de Franck Bouysse, La Manufacture de livres: coup de ♥


Roman historique et dramatique, Né d'aucune femme m'a sorti de ma zone de confort mais c'était un écart plus que savoureux. Extrêmement dure, cette histoire recelle également une belle luminosité portée par le courage sans faille de Rose, personnage étonnant et terriblement attachant qui traverse l'enfer sans jamais s'abandonner. Récit puissant, extrêmement bien écrit par un auteur qui, par le pouvoir des mots, nous immerge et nous donne à voir ce qu'il conte. Quelques failles (comme la prévisibilité de certains évènements) n'entachent finalement en rien le coup de coeur que cette histoire provoque.

Où êtes-vous? de Barroux, Seuil jeunesse : l'album du mois


Cet album jeunesse faussement simple en enjoué est en fait un véritable électrochoc sur les questions de la biodiversité. L'histoire paraît tout bête, les illustrations enfantines donnent un sentiment de réconfort certain et le jeu de cache-cache qui se déroule nous donne nous aussi envie d'y participer et de rechercher, dans les dessins, les silhouettes des animaux aux cachettes improbables. Seul le final provoque le choc, lorsqu'on apprend que certains animaux ont définitivement disparu. Les deux doubles-pages illustrant ensuite ces espèces disparues et celles en grand danger d'extinction permettent de saisir toute l'ampleur du drame qui se joue. Un album fort, juste et nécessaire comme seul Barroux sait les faire.

L'Humanité en péril: virons de bord, toute! de Fred Vargas, Flammarion


Fred Vargas que l'on connaît plutôt pour ses polars signe ici un essai puissant et engagé sur les questions climatiques et notamment dans le but de réduire notre grande désinformation afin de nous donner les clés pour agir. Elle y aborde des sujets qui touchent notre existence quotidienne et souligne toutes les actions que nous pouvons entreprendre pour faire pencher la balance et faire évoluer l'ensemble de la société. Si cet essai est plein d'imperfections (une construction fouilli, un côté très personnel, un humour inutile et des informations parfois trop peu creusées), il a le mérite de nous éclairer, non sais peine, sur ces informations plus que nécessaires à savoir et constitue, de ce fait, un ouvrage qui est important à lire.

Moi, Peter Pan de Michaël Roch, Folio SF


Roman contemplatif constitué de tableaux philosophiques formant une immense fresque du Pays imaginaire, Moi, Peter Pan est un récit étonnant, très original et surtout très beau. Véritable recueil de leçons de vie, il peut se dévorer très vite par son petit format mais mérite vraiment d'être savouré pour mieux en profiter. Et s'il s'éloigne en apparence de l'oeuvre de J.M. Barrie, il y a finalement dans ce Peter Pan déprimé et anxieux toute la symbolique de l'oeuvre originale et c'est ce qui, à mon sens, en fait non plus une réécriture mais un hommage magnifique.

 

Le garçon & la ville qui ne souriait plus de David Bry, Lynks éditions


J'ai adoré cette lecture qui m'a emporté sans peine dans ce Paris uchronique très crédible et son intriue palpitante. Véritable ode à la différence, cette histoire nous propose une aventure périlleuse menée par de jeunes gens qui cherchent à rester libre et à être accepter. Bien écrit, passionnant, ce roman se dévore sans difficulté aucune. Si le côté un peu "jeunesse" m'a déstabilisé par rapport à l'autre roman de l'auteur, j'avoue tout de même avoir passé un super moment.

 

 

Et vous, quel est le bilan du mois ? Quels livres ont provoqué un coup de cœur ? 

 

 

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